Mary Floran

L’Ennemi (extrait).  Paris: Calmann-Lévy, 1916.

Elle resterait toute sa vie veuve de cet amour mort, dont il lui faudrait même cacher le deuil, et la douleur qu’elle en éprouvait était si grande et si vive, qu’elle se comparait à une martyre de la Patrie!

Cette pensée soutenait un peu son énergie en élevant sa résolution jusqu’à l’héroïsme. Choisir entre son amour et la France, la France, lui semblait une action d’éclat comme celle qui, bientôt peut-être, illustrerait nos soldats sur le champ de bataille, et elle s’exaltait à la consentir.

Protégé contre toute répulsion personnelle par cette discipline barbare dans sa conception et son exécution, Otto se prêtait sans scrupules aux plus dégradantes besognes. On le vit donner des ordres d’exécutions qui étaient de véritables assassinats. Des incendies furent allumés sur son commandement, et il toléra, sous ses yeux indulgents, des orgies que la plume se refuse à décrire.

On demande une marraine (extrait).  Paris: Calmann-Lévy, 1919.

Elle est venue pour purifier la terre, peut-être de tels monstres, ou pour la punir de les avoir portés. Croyez-m’en, marraine, après le baptême de sang qui a lavé l’humanité, on ne verra plus de ces forfaits, on ne verra plus de ces caractères.